Quand on pense performance sportive, on imagine souvent des heures d’entraînement, une hygiène de vie irréprochable et une détermination sans faille. Mais derrière chaque geste parfaitement exécuté, chaque retour de blessure réussi, se cache souvent un acteur de l’ombre : le kiné du sport.
Dans le monde de la voile, cette présence discrète évoque celle du préparateur à terre : invisible lors de la course, mais essentiel pour que le bateau soit prêt à affronter toutes les conditions.
Un pilier de l’accompagnement du sportif
La kinésithérapie est aujourd’hui un pilier de l’accompagnement du sportif, à tous les niveaux de pratique. Selon l’INSEP, plus de 80 % des sportifs de haut niveau bénéficient d’un suivi kinésithérapeutique régulier. La Haute Autorité de Santé estime quant à elle que 30 % des blessures sportives auraient pu être évitées grâce à un travail de prévention individualisé.
Preuve de son importance croissante, le nombre de kinés spécialisés dans le sport est en forte hausse : on en dénombrait près de 9 000 en France en 2023, contre à peine 5 000 dix ans plus tôt. Et ce mouvement touche aussi le monde amateur : de plus en plus de clubs, d’associations ou de structures indépendantes intègrent un ou plusieurs kinés à leur dispositif.
Une approche globale et indispensable
Aujourd’hui, cette approche globale est partagée par l’ensemble des structures de haut niveau. De plus en plus, les fédérations sportives intègrent des kinés dans le staff médical des équipes de France, et ce pour chaque compétition nationale ou internationale. Leur présence n’est plus seulement souhaitée, elle est devenue indispensable : en amont pour la prévention, pendant pour les soins et ajustements rapides, et après pour la récupération et la rééducation.
Le kiné du sport : un rôle à plusieurs facettes
Dans le sport de haut niveau comme dans le pratique amateur exigeante, le kinésithérapeute est bien plus qu’un soigneur : il est un partenaire de long terme, au carrefour de la performance et de la santé.
- Prévenir pour durer
- Suivre pour ajuster
- Récupérer pour mieux repartir
- Rééduquer pour revenir
Après une blessure, le kiné aide le sportif à retrouver ses gestes et sa confiance.
La kinésithérapie, un maillon clé de notre approche 360°
Chez PréparAction Académie, nous offrons à nos athlètes un accompagnement à 360°, en répondant au mieux à leurs besoins pour les aider à progresser. La kinésithérapie fait partie des suivis que nous pouvons mettre en place pour eux au même titre que la préparation mentale, selon leurs objectifs et leur parcours car elle représente le pont naturel entre entraînement et rééducation, entre préparation physique et écoute des signaux du corps.
Cette vision intégrée s’incarne parfaitement dans le parcours de Morgane Dréau, première coach PréparAction, aujourd’hui en école de kinésithérapie. Son choix n’a rien d’anecdotique : il prolonge une conviction partagée par toute l’équipe, celle que le soin et la performance ne s’opposent pas, mais se nourrissent mutuellement.
Nous lui avons posé quelques questions sur son parcours et sur la manière dont la kinésithérapie s’intègre dans son approche du coaching et de la performance durable.
Entretien avec Morgane Dréau
Morgane connaît bien les exigences du sport. Elle a commencé à coacher en 2014 à Saint-Quay-Portrieux, sur les séries « L’Équipe » et « 420 », avant de rejoindre le SNO, où elle a notamment créé un groupe Openskiff qu’elle a encadré pendant cinq ans. Par la suite, elle s’engage avec PréparAction pour accompagner les jeunes Bretons, notamment sur la série Openskiff, mais aussi sur des stages et compétitions en Île-de-France ou à l’international.
Aujourd’hui, elle poursuit des études en kinésithérapie, avec une ambition claire : allier son expérience du coaching à un nouveau métier centré sur le soin et la récupération.
« J’ai choisi kiné parce que j’aime prendre soin des autres. Dans la voile comme dans le coaching, nos corps sont mis à rude épreuve, et j’ai moi-même consulté de nombreux kinés. J’ai envie d’aider les gens à traverser ces moments compliqués – qu’il s’agisse d’une blessure, d’une opération ou d’une pathologie. »
Pour Morgane, la kiné est une science du corps en mouvement, qui s’inscrit naturellement dans une logique de performance :
« Le kiné intervient avant, pendant et après l’effort. Il aide à préparer le corps, à le mobiliser efficacement pendant l’activité, puis à en prendre soin après. Pour moi, le lien entre kiné et coaching est évident. J’aimerais combiner les deux pour apporter un regard plus physique, plus global sur les jeunes sportifs. »
Son expérience d’encadrement lui offre déjà des outils précieux pour son futur métier :
« Le contact avec les patients m’est assez naturel. Et puis, je pense que mon expérience m’a appris à gérer les imprévus, à garder la tête froide dans des moments tendus. »
Interrogée sur le rôle du kiné dans le sport, Morgane insiste : la prévention est centrale :
« Le kiné doit veiller à l’échauffement, au renforcement musculaire, à la récupération. Et s’il y a blessure, il prend en charge la rééducation et la réathlétisation. Il ne travaille jamais seul : il est en lien avec les coachs, les médecins, tout le staff. »
Elle distingue aussi deux mondes bien différents : le loisir et le haut niveau :
« En loisir, le kiné intervient une ou deux fois par semaine, sans forcément accompagner l’athlète en compétition. En haut niveau, le suivi est total. Le kiné connaît l’athlète par cœur, anticipe, adapte, ajuste. C’est un lien de confiance très fort. »
Mais pour elle, le rôle du kiné est encore trop sous-estimé dans certaines filières de formation :
« Dans le sport de bon niveau, on pourrait clairement faire mieux. Les préparations physiques ne sont pas toujours individualisées. Les kinés pourraient vraiment aider à éviter des blessures et à améliorer les performances. »
Et demain, quel rôle pour PréparAction dans cette logique de santé intégrée ?
« On pourrait imaginer des interventions de kinés auprès des coachs et des jeunes pour les sensibiliser à la posture, à l’ergonomie, à l’importance du corps. Puis, dans un second temps, pourquoi pas des suivis pendant les championnats, avec prise en charge de l’échauffement et de la récupération. »
Enfin, quand on lui demande les bons réflexes à adopter après une séance intense, Morgane ne tergiverse pas :
« Hydratation, alimentation, sommeil, remise au calme. C’est la base, mais trop souvent négligée. J’insiste aussi beaucoup sur la phase de retour au calme, avec des étirements doux, de la relaxation ou de la sophrologie. Il faut redescendre physiquement… mais aussi mentalement. »
À travers son parcours, Morgane nous rappelle qu’il n’y a pas de performance sans écoute ni sans travail sur soi. Chez PréparAction, cette conviction guide notre accompagnement : comprendre, ajuster et progresser ensemble, pour avancer durablement vers la performance.
